when you move in (edmond & moïra)

Des camions stationnés dans la rue, le trottoir bloqué par des meubles disposés au pied de l’immeuble, des cartons estampillés vaisselles, bibliothèque, vêtements. Un proche qui déménage ou juste un nouveau voisin, l’envie d’aider ou peut-être intéressé par le pack de bières qui semblent n’attendre qu’une gorge asséchée à désaltérer, voilà des apprentis déménageurs le temps de quelques heures – apéro offert par le nouvel habitant, bien évidemment.

il ne sait pas exactement ce qu'il fait là, c'est clairement un élan de générosité qu'il regrette déjà, le carton de vaisselle entre les bras. même pour lui, l'éternel sportif, les escaliers s'avèrent être un défi, lui tirent une grimace. il est à peine sorti du métro que gina lui avait déjà mis la boite dans les mains avec son sourire charmeur. amis de longue date (parce qu'il faut bien ça pour qu'il sacrifie une séance de révisions), ed a juste soupiré et commencé à gravir les étages. sixth floor, indique la porte qui se dresse entre lui et la libération. d'un coup d'épaule il débouche sur le couloir sombre et laisse passer gina, clef dans une main, boite à outil dans l'autre. ed jette un rapide coup d'oeil dans l'entrée avant de poser la boite sur une table avec un soupir de soulagement. il a peine le temps de se remettre de ses émotions que ses yeux se posent sur la silhouette posée sur le canapé. il n'a jamais pris le temps de retenir son nom, mais une chose est sûre, ils se sont déjà croisé bien trop souvent, à la lumière des néons du poste de police, alors qu'il venait pour la énième fois payer la caution de casey. mais ed ne serait pas ed sans un sang froid à toute épreuve. il jette ses épaules en arrière, relève le menton et placarde son sourire le plus charmeur au bout de ses lèvres. son bras se tend dans un élan impulsif de politesse. edmond ryle, enchanté, je suis un ami d'enfance de gina. peut-être ne l'a-t-elle pas reconnu. après tout, elle doit en voir passer par dizaines, chaque soir, au commissariat. mais le regard glacial qui rencontre ses propres prunelles le dissuade de penser positif. elle l'a très bien reconnu. pour casey peut être, pour son nom aussi, peu importe la raison, il est bien content de ne plus avoir le carton chargé dans ses bras. un accident est bien vite arrivé.

@edmond ryle

Gina, elle a profité d'un moment de faiblesse, d'un congé dont Mo aurait pourtant pu bien profiter, son chat sur les genoux, un thé entre les mains, un film sous les yeux. Gina, elle a su se faire prendre en pitié, alors, Mo, elle a pris le volant du camion de déménagement – elle veut bien aider, mais à certaines conditions – depuis leur immeuble jusqu'au nouveau. Plus beau, elle doit bien l'admettre, et aux appartements plus spacieux, de quoi expliquer sans peine le déménagement. Une caisse entre les bras, elle est montée devant, n'attendant pas les éventuels déménageurs en herbe supplémentaires. Les bières promises découvertes dans le réfrigérateur, elle s'affale dans le canapé tout récemment installé pour attendre la suite des instructions. Il ne faut pas longtemps à la nouvelle recrue pour passer la porte, le regard se pose sur lui et shit. Elle le connait et, well, elle ne l'aime pas (sans doute est-ce une affirmation véridique au sujet de la plupart des gens qu'elle connait, mais soit). Moïra, dans sa double vie, elle rencontre toutes sortes de gens, et ça finit généralement mal, alors elle ne devrait pas être surprise, mais elle l'est, prise de court et forcée à passer en une fraction de seconde du mode détendu au mode défensif. La main de Ryle se tend dans sa direction et elle se lève, avant de la serrer. « Moïra. On était voisines, Gina et moi. » Désireuse de ne pas mettre leur amie commune trop mal à l'aise, elle jette un regard en arrière, la trouve occupée à tout autre chose et poursuit: « il me semble qu'on s'est croisés quelques fois. Au poste. » Il lui semble même qu'il a plus d'une fois fait jouer ses relations histoire de tirer ses amis d'affaire, et elle n'a sans doute aucune légitimité pour ce qui est de juger les tricheurs, les menteurs, ceux qui contournent allègrement la loi, parce que son badge a plus d'une fois tiré ses frères d'affaires, mais ce n'est pas supposé se savoir, alors...