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 (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín

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Avalon Chambers
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Avalon Chambers

- this is me› messages : 307 › inscription : 25/04/2020
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MessageSujet: (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín   (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín EmptyDim 17 Mai - 17:03

our love is six feet under i can't help but wonder if our grave was watered by the rain would roses bloom?
@oisín o'sullivan


Son pas se fait hésitant à la sortie de l’ascenseur. Elle ne sait plus pourquoi elle est ici, pourquoi elle est venue, pourquoi elle a cédé après avoir lutté des jours, des semaines durant. This is a bad idea. Elle n’en a que trop conscience mais il y a des jours où elle doute encore de la réalité, où elle pense qu’il est encore là-bas ou qu’elle ne l’a pas vraiment ramené et l’envie de le voir, le besoin de le voir l’a oppressée. Le chemin effectué sans vraiment s’en rendre compte, guidée par des sentiments qu’elle se retrouve maintenant à devoir taire, enfouir, oublier. C’est risqué, peut-être. Sans doute. Et si sa raison lui ordonne de faire demi-tour en adoptant la voix de son père, de n’importe lequel de ses supérieurs, son corps refuse d’obéir et elle reste plantée au milieu du couloir, à observer sans les voir ceux qui font des allers-retours en la contournant, bien obligés de s’adapter à sa présence statuesque qui dérange. Elle devrait tourner les talons, fuir pendant qu’il en est encore temps, ne pas chercher à s’enfoncer davantage pour la décision qui sera prise à son sujet – elle a déjà agit par impulsion en allant le chercher malgré les ordres, malgré l’annonce officielle de son décès et de la cérémonie qui en a découlé, elle ne peut pas se permettre de le faire à nouveau en lui rendant visite dans sa chambre d’hôpital.
Et pourtant.
Pourtant, c’est un pas en avant qu’elle effectue, puis un deuxième jusqu’à finalement se retrouver devant la porte close, les rideaux baissés et l’idée que l’épouse ou l’un des enfants O’Sullivan puisse être présents lui traverse finalement l’esprit et elle se fige pour la seconde fois. Quel prétexte pourrait-elle trouver s’ils étaient là, quel mensonge balbutier d’un air (presque) convaincu pour trouver une raison à sa présence alors qu’elle n’a rien à faire ici. Elle jette un regard par-dessus son épaule, s’assure qu’il n’y a pas de médecin ou d’infirmière qui l’observe ou guette son prochain geste mais aucune attention ne lui est portée. Elle essaie de deviner des bruits de conversation de l’autre côté, dans la chambre, mais les sons se mélangent avec ceux du couloir, des chambres à côté aux portes ouvertes et elle ne peut qu’espérer ne pas croiser Faith et les enfants.

Les coups frappés contre la porte sont discrets, sa main effleure la poignée sur laquelle elle hésite à enrouler ses doigts avant d’attendre d’obtenir un signe de l’autre côté, l’autorisation qu’il n’est pas en train de se reposer et elle ferme les yeux. Les images de la cellule lui reviennent, encore trop fraîches dans son esprit pour qu’elle puisse espérer les oublier rapidement. Elle n’a jamais eu beaucoup d’imagination, Avalon, mais depuis qu’il s’est craché, elle a envisagé tous les scénarios et même maintenant elle continue – et s’il allait encore plus mal qu’elle l’avait pensé, et si les soins de l’hôpital ne suffisaient pas pour le tirer totalement d’affaire même s’il est là depuis un mois, qu’elle a su par ses brefs passages à la base qu’il se remet plutôt bien, que les médecins envisagent une sortie dès le mois prochain. Et à chaque fois que les collègues se veulent optimistes et encourageant, elle doit se mordre la langue pour ne pas leur réplique que ce n’est que le physique, qu’il y a des séquelles qui ne peuvent être vues ; elle se fait force pour ne pas leur demander à quoi il ressemble quand ils vont lui rendre visite quand elle s’y est interdit parce qu’elle n’a pas le droit de poser la question.
Elle ouvre la porte à sa voix étouffée, la pousse lentement avant d’oser un pas à l’intérieur et il est bel et bien là. Il a repris des couleurs, c’est ce qu’elle constate immédiatement mais son œil ne laisse pas échapper les marques de son séjour et elle a le cœur qui se froisse. Il s’en est fallu de peu. « Hi, » souffle-t-elle, la voix à moitié étranglée par la vague d’émotions qu’elle essaie de garder captive, celle-là même qu’elle craignait en venant. He’s alive et c’est tout ce qui importe, tout ce qui compte vraiment et le soulagement déferle pour la seconde fois depuis qu’elle l’a tiré de sa cage. Elle s’avance encore un peu dans la chambre, les yeux rivés sur lui alors qu’elle voudrait les détourner pour garder le contrôle (au moins prétendre) et pendant encore deux minutes, elle sait que ses yeux trahissent tout ce qu’elle ne peut pas dire. « Hope I’m not bothering you, I should have called. » Mais elle sait et sans doute que lui aussi que c’est préférable de ne pas le faire. Que si elle avait appelé, elle ne serait jamais venue. « I heard they might let you out soon. » Sa façon, détournée, de s’enquérir de son état, de lui demander comment il va sans poser la question qui est sans doute trop idiote – parce qu’elle a vu, et elle peut se douter.
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Oisín O'Sullivan
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Oisín O'Sullivan

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MessageSujet: Re: (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín   (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín EmptyDim 17 Mai - 22:08


our love is six feet under

March 2020

On voit toutes sortes de choses dans un hôpital.
Des bonnes, des moins bonnes. Des guérisons inespérées, des naissances acclamées. Des cris désespérés, des pertes redoutées. Des années passées à traîner dans les couloirs médicalisés ont permis au médecin de cotoyer le pire comme le meilleur. Il a vu son lot de rémissions et de morts. Les familles retrouvées ou scindées.
Il en a vu, des couples face à l’adversité ! Affrontant la maladie main dans la main, ou bien se déchirant autour de la perte d’un enfant.
Et puis il y a ceux qui doivent se réapprivoiser. Un tel cas est plus rare et fait, le plus souvent, suite à un coma de l’une des deux parties.
C’est bien la première fois qu’il fait face à un patient revenu d’entre les morts.
La porte de la chambre s’ouvre, et, comme tous les jours, il se fait la remarque qu’il doit être difficile de se reconstruire après une pareille scission. Entre l’un qui a frôlé la mort de très près et l’autre qui l’avait déjà enterré, les retrouvailles ont été des plus étranges. Pourtant l’atmosphère de la pièce est plutôt sereine. Les deux époux se complaisent dans la présence de l’autre sans ressentir le besoin de combler le silence par quelque vaine parole. L’une assise au chevet de l’autre, ils se tiennent la main sans un mot. Les yeux clos, Oisín ne donne pas l’impression d’avoir entendu l’arrivée du médecin. Seule la pression qu’il maintient autour de la main de sa femme assure cette dernière de son éveil. Elle tourne d’ailleurs le visage vers le professionnel de santé, le salue du bout des lèvres. Ce n’est qu’à cet instant que les yeux clairs du colonel daignent apparaître.
Va-t-on enfin lui permettre de rentrer chez lui ?
C’est qu’il n’a jamais aimé les hôpitaux, et que, quitte à dormir toute la journée, il préfère le faire dans son propre lit. Le matelas de celui-ci est bien trop mou pour le militaire qu’il est et qui aspire à plus de fermeté pour caler ses reins. Il devine, pourtant, que ce n’est pas pour aujourd’hui. Il le voit à la seule mine désolée d’un médecin conscient que son patient n’attend que de pouvoir sortir.
Les promenades quotidiennes dans le parc de l’hôpital ne lui suffisent plus. C’est un homme d’extérieur, et l’inaction forcée dans laquelle il est maintenu lui déplaît. Ont-ils vraiment encore besoin de le garder sous surveillance ? Certes, certaines plaies ont encore besoin de soins quotidiens, mais une infirmière à domicile pourrait s’en charger, non ?
Quant à sa main... Il pose les yeux un instant sur sa main droite, encore enveloppée de bandages, ou bien est-ce un plâtre, les doigts maintenus sans qu’il ne sache trop comment, qui, lui a-t-on dit, ne recouvrera sans doute jamais son adresse première. N’est-elle pas immobilisée pour empêcher un faux mouvement d’agraver son cas ?
Dans ce cas, pourquoi diable faut-il qu’il reste encore ici ?
La conversation avec le médecin est brève. Si Oisín s’est naturellement sociabilisé avec les infirmiers du service, l’antipathie que lui inspire l’homme en blouse l’empêche de se lier à lui. Il se contente de grogner quand ce dernier l’informe que sa sortie est pour très bientôt.
Il est trop concentré sur sa contrariété pour remarquer le regard de son épouse, qui oscille entre le soulagement d’avoir encore un peu de temps pour se faire à l’idée et la compassion de le savoir enfermé ici pour quelques jours encore.
Car c’est bien ainsi qu’il le ressent.
Et après plusieurs mois à être privé de la lumière du jour, on ne peut que comprendre sa hâte d’être enfin à nouveau libre de ses mouvements.

Faith est partie depuis un moment quand des coups, discrets, se font entendre à la porte. Habituellement, ils annoncent la venue des infirmiers – qui n’attendent pas tellement de réponse, étant donné que la plupart des patients du service somnolent pendant la majeure partie de la journée – et bien celle de ses proches, qui ne s’encombrent pas de beaucoup plus de manières.
Alors quand la porte ne s’ouvre pas, il a un instant de doute et se redresse sur ses oreillers, fixant la porte d’un air suspicieux.
Real or not real ?
Décidant que la porte ne lui a rien fait, et que de toute façon, s’il a rêvé ces coups, personne ne sera là pour témoigner qu’il a encore perdu la boule, il finit par répondre, non sans un temps de latence :
Aye, come in.1
Et la poignée s’abaisse.
Real.
Il pourrait en douter pourtant, alors qu’il reconnaît la silhouette qui s’avance dans la chambre d’hôpital. Sans s’en rendre compte, il se redresse légèrement, écarte à peine les épaules, les yeux détaillant la jeune femme qui, enfin, est venue lui rendre visite.
Combien de fois a-t-il espéré sa venue ? Et combien de fois a-t-il dû enfouir cet espoir coupable au plus profond de sa conscience ?
Chambers,” salue-t-il sans la quitter des yeux. Oui, il a repris des couleurs depuis la dernière fois qu’ils se sont vus. Les cernes creusent moins son visage émacié, et les pansements et autres bandages ont recouvert les traces laissées par ses geôliers. Il lui faudra sans doute encore de longs mois avant qu’il ne retrouve toute sa stature et qu’ils puissent, l’un et l’autre, relayer tout cela au rang de mauvais souvenir.
Ou de longues années.
Called ? Don’t be ridiculous,” commence-t-il d’un ton parfaitement sérieux. “Although I would have expected you not to show up empty-handed.2 Derrière cet air sérieux, un oeil attentif remarquera l’éclat espiègle de son regard. Celui qui annonce la mauvaise blague, la bêtise qui ne tarde pas à arriver : “I thought you of all people would have come to rescue me from the terrible food they give us here !3
Il n’en demande pas tant, pourtant ! Pas besoin d’un bouquet de fleurs, mais une boîte de chocolats – fourrés au toffee, ses préférés – ou n’importe quoi qui puisse lui faire supporter le régime abominable auquel il était subi ici !
Et remarquez comment, avec son sourire en coin, il tente de la mettre à l’aise. A-t-il vu ce regard lourd de sens qu’elle porte sur lui ? Si tel est le cas, il ne fait pas mine de l’avoir vu.
Pour autant, va-t-il bien ? Quoiqu’il en soit, il s’efforce de ne pas donner l’impression contraire.
And I heard that you were going to be court-martialled.4 L’interrogation, sous la même forme que celle qu’on lui a adressée, ne laisse pas de doute quant à la priorité de ses inquiétudes.
Oui, il n’attend qu’une chose, c’est de pouvoir sortir.
Mais il fait passer les personnes qu’il aime avant lui.
Have you found yourself a good lawyer ?” Il a un geste étrange de la main gauche, comme s’il avait voulu la tendre vers le visage de la jeune femme mais qu’il s’était ravisé au dernier moment. “Your case is arguable, you should be aware of that.5
Une façon comme une autre de lui faire savoir sa reconnaissance. Et de s’enquérir de son état à elle.
Leur dernier contact, bien des semaines plus tôt, est encore vif dans son esprit, et il s’inquiète de savoir comment elle a vécu ces derniers mois.
À défaut de pouvoir lui demander de but en blanc comment elle a bien pu savoir qu’il était encore en vie quand tous le pensaient mort.
_____________________
1Oui, entrez !
2Appeler ? Ne soyez pas ridicule. Cela dit, je me serais attendu à ce que vous ne vous pointiez pas les mains vides.
3Je pensais que vous plus que quiconque auriez eu l’idée de venir me sauver de l’infâme nourriture qu’on nous sert ici !
4Et j’ai entendu dire que vous alliez passer devant la Cour Martiale.
5Vous êtes-vous trouvé un bon avocat ? Votre cas est défendable, vous devriez le savoir.
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MessageSujet: Re: (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín   (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín EmptyJeu 21 Mai - 23:40

@oisín o'sullivan

Le timbre de sa voix est le même que celui qu’il utilisait pour les entraînements, les missions. Celui qu’il a toujours eu, en réalité – sauf durant ces minutes qu’ils ont osé dérober dans cette cellule. Le constat est plus douloureux qu’elle ne l’aurait souhaité, un rappel de leur position générale, de ce qui les entrave et elle redresse les épaules, Avalon, pour prendre une posture plus droite, les mains glissant dans son dos jusqu’à ce que ses doigts s’accrochent les uns aux autres. Elle ne sait pas à quoi d’autre elle s’était attendue ; peut-être à retrouver la tendresse de l’étreinte dans un regard ou des mots, même si c’est idiot. And so wrong. Elle a un froncement de sourcil léger, parce qu’elle est trop concentrée à étudier son visage, le corps qui lui est exposé à la recherche de blessures, de signe qu’il aille mal, de signe qu’il peut aller encore plus mal qu’il lui faut quelques secondes pour déceler l’éclat taquin de son regard. Il n’a pas besoin de se reprendre pour qu’elle s’autorise un fin sourire, le cœur un peu plus léger de le voir capable de retrouver son humour et sa personnalité. « Sorry Sir, I’ll make sure to bring you something next time. » Et si elle a la maîtrise de sa voix, l’obligeant à prendre une intention légère et complice, l’amusement ne parvient pas jusque ses yeux, consciente (trop peut-être) qu’il n’y aura peut-être pas de prochaine visite. Parce qu’aussi rassurant que ça puisse être de le voir, de pouvoir s’assurer de ses propres yeux que les nouvelles qui lui sont rapportées ne sont pas qu’un tissu de mensonges, ça fait aussi terriblement mal.
Et elle n’est pas sûr de pouvoir encaisser un coup de plus, moins encore si elle doit croiser les autres O’Sullivan en chemin.
Ses muscles se tendent, les épaules figées et elle baisse la tête, Ava, davantage pour pouvoir arracher son regard du visage d’Oisín que par réelle gêne. Elle aurait pu se douter qu’il en aurait entendu parler. Elle aurait pu se douter qu’il aurait amené le sujet sur le tapis. Elle aurait préféré qu’il ne l’évoque pas. Aurait voulu pouvoir oublier, ne serait-ce que quelques secondes, que sa carrière est en jeu mais qu’elle ne regrette pas son geste. « I have a lawyer. » Sans savoir s’il est bon ou non, parce qu’elle se contente de celui qui lui a été commis d’office, qu’elle n’a pas spécialement envie d’y penser plus que nécessaire. Il a l’air bon, pour les rares rendez-vous où ils se sont vus pour parler. Il n’a pas encore posé les questions qui l’angoisse et elle l’en remercie. Pour l’instant, ça lui suffit. « Is it, though? » Elle relève le regard vers lui, pour le planter dans le sien, l’air résignée et peut-être qu’au fond de ses yeux brille cette lueur de défi farouche qui semble appartenir au passé. Elle en doute, Ava, parce qu’elle sait ce qui l’a poussé à mener la mission. We don’t leave a man behind, c’est ce qu’ils s’attendent tous à l’entendre dire. I couldn’t leave him behind, c’est ce qu’elle brûle d’avouer. Et c’est peut-être terrible de s’apercevoir que pour n’importe quel autre collègue, elle n’aurait pas autant insisté, aurait accepté les ordres en serrant les poings et les dents mais elle aurait accepté les fausses funérailles, le remplaçant, aurait appris à faire avec, à tourner la page.
Pas pour lui.
Elle ne pouvait pas, elle ne le peut toujours pas. Et c’est précisément ce qu’elle doit taire, ce qu’elle ne peut pas admettre à la cour parce qu’elle se ferait muter dans le meilleur des cas. « Will you come? » La question est soufflée, la voix à peine audible mais elle a l’impression que ses mots résonnent dans l’atmosphère de la chambre. Elle n’aurait pas dû demander et elle se doute qu’il aura sans doute encore besoin de repos et que venir à un procès, à son procès, ne fait sûrement pas parti des activités détente qui lui sont conseillées mais l’idée de faire face à un jury militaire la terrorise bien plus qu’elle n’est prête à l’admettre. Et lui, il a toujours réussi à l’apaiser par sa simple présence.
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Oisín O'Sullivan
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Oisín O'Sullivan

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MessageSujet: Re: (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín   (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín EmptyVen 22 Mai - 14:11


our love is six feet under
Il est plus contrarié qu’il ne le devrait à voir la jeune femme se redresser ainsi, perdant sa décontraction au profit de cette position des plus militaires. Peut-être est-ce aussi ce qui l’a poussé à faire un trait d’humour. À raison : quand il voit le sourire revenir, même fugacement, sur ses lèvres, il sait qu’il a tiré sur la bonne corde.
Pour ce sourire là, il déplacerait des montagnes.
Autant vous dire que la voir baisser la tête à la mention du tribunal militaire l’irrite, cette fois. Il doit se faire violence pour ne pas lui intimer de la relever. Ce sont ceux qui sont honteux qui baissent ainsi la tête. Elle n’a aucune honte à avoir, encore moins en sa présence.
Encore moins quand c’est de son sauvetage dont ils parlent.
Qu’elle ait trouvé un avocat – et non un bon avocat – ne le rassure pas tellement. Pas plus que le fait qu’elle semble douter de sa parole. Un sourcil se hausse sur le visage de l’irlandais, un léger sourire vient relever le coin de ses lèvres quand il la voit relever le regard, quand il voit la lueur de défi briller dans ses yeux.
There. Voici la jeune femme qu’il connaît.
Celle qui hante ses songes.
It is,”1 répond-il d’un ton assuré. N’avait-il pas lui-même fait face à la Cour Martiale pour des faits similaires ? Certes, il ne s’agissait pas alors d’un seul homme laissé derrière eux, mais d’une grande partie de son unité. Mais il n’en était pas moins allé à l’encontre d’un ordre direct.
Les attentions d’Avalon pourraient-elles moins louables ?
Les raisons l’ayant poussées à cela n’avait pas d’importance – en tout cas, pas au regard de la loi martiale. Seul comptait le résultat : elle avait sauvé la vie de son supérieur, l’avait arraché aux mains ennemies avant qu’on ait pu lui soutiré des informations capitales.
On avait décoré des soldats pour moins que ça.
Et puis soudainement, un claquement sec se fait entendre. On dirait bien que le colonel s’agace, pour faire ainsi claquer sa langue contre son palais. Ce son si spécifique résonne dans toute la chambre, bien plus intensément que la question posée préalablement.
Sit down, Chambers.2 D’un signe de tête, Oisín désigne le fauteuil à côté du lit, ce même fauteuil où sa femme passe plusieurs heures par jour à ses côtés. Saisit-il l’ironie de la situation ? Il n’en donne pas l’air. Il faut dire que dès qu’Avalon est près de lui, toute pensée de sa rouquine s’envole.
C’est sans doute le jour où il s’en est rendu compte qu’il a compris à quel point son mariage allait mal.
I don’t expect you to have come here as one of my subordinates, now do I ? 3 Car c’est bien l’attitude qu’elle adopte, ou du moins l’interprète-t-il ainsi. Il n’a pas su la mettre à l’aise, de toute évidence. Et ça l’agace plus que de raison. “My relatives don’t uneasily stand there.4
Relèvera-t-elle le choix de ses mots ? Qu’il ne veut pas que les rapports hiérarchiques s’appliquent ici, qu’il ne parle pas d’amitié non plus ?
Il attend qu’elle se plie à l’invitation – car, croyez-le ou non, ce n’était pas un ordre mais bien une invitation – pour tendre sa main valide vers elle dans un geste qui n’a d’assuré que l’apparence. Il la referme sur les doigts de la jeune femme dans une pression brève, mais non dénuée d’une certaine tendresse, alors qu’il ne quitte pas ses yeux du regard.
Of course I’ll be there. I will even testify if you need me to.5
Même si cela serait se tirer une balle dans le pied, à bien y réfléchir. N’y gagnerait-il pas à la voir se faire mettre à pied de façon définitive ? Ce serait ne prendre en compte qu’une partie du problème.
Et de son point de vue, le noeud gordien de leur relation réside plutôt dans son mariage et son affection pour Faith que dans les interdictions martelées par la loi martiale. Il n’aurait qu’à prendre sa retraite, et cela serait réglé. Ce serait plus simple dans ce sens, plutôt que de mettre brutalement fin à la brillante carrière qui se profile pour la jeune femme, d’ailleurs.
_____________________
1Bien sûr qu’il l’est.
2Asseyez-vous Chambers.
3Il ne me semble pas que vous soyez venue en tant que l’un de mes subordonnées, n’est-ce pas ?
4Mes proches ne restent pas ainsi debout dans leur malaise. (bouh, la traduction pourrie)
5Bien sûr que je serai là. Je veux bien témoigner, même, si vous en avez besoin.
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MessageSujet: Re: (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín   (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín EmptySam 23 Mai - 22:43

@oisín o'sullivan

Il a l’air convaincu, lui. Le regard sérieux, peut-être même un peu sévère mais elle ne s’en offusque pas, Avalon, parce qu’il lui a déjà adressé pire à ses débuts sous ses ordres, conviction inébranlable et elle puise dans ses yeux tout le réconfort de la situation. S’il y croit, elle peut y croire aussi, lui semble-t-il, même si une partie d’elle lui souffle qu’il ne sait pas tout. Parce qu’il est préférable qu’il ne connaisse pas tous les détails, parce qu’il n’a pas besoin de connaître son épuisement, son acharnement, les heures passées à tenir tête aux supérieurs, à scruter Google Map pour essayer de localiser l’endroit exact de son crash avec de savants calculs, pour essayer de déterminer le village le plus proche où il aurait pu être retenu captif. Non, il n’a pas besoin de connaître tout ça, bien que ce soient précisément les éléments qui lui permettent d’être aussi convaincu de ce qu’il avance. Elle se force à balayer ses doutes, s’oblige à ne se concentrer que sur la certitude dont il fait preuve jusqu’à ce qu’il s’ébroue le premier. Elle a le regard qui glisse jusqu’au fauteuil proche du lit, paraît évaluer les risques, la proximité qui les empêchera alors de garder la façade du professionnalisme. Qui l’empêchera, elle, de ne pas laisser son armure métaphorique éclater une bonne fois pour toute depuis sa disparition. Il reprend sans qu’elle n’ait esquissé le moindre geste et elle ose un bref coup d’œil dans sa direction – parce qu’il a raison. Elle n’aurait pas imaginé venir en tant que subordonnée venue s’enquérir de l’état de son supérieur direct ; pas plus qu’elle n’aurait imaginé se dissimuler derrière leurs grades pour garder une certaine distance alors qu’elle est venue en civile. Elle s’approche finalement, enjointe par ses mots, incertaine quant à leur réelle signification.
Mais elle choisit le sens qu’elle veut leur donner.
Parce qu’elle sait qu’ils ne peuvent pas réellement l’énoncer à voix haute. Alors elle se contentera d’implication.
Ça suffira, elle voudrait s’en persuader.
Plus de Capitaine ou de Colonel. Plus de Chambers ou de Sir.
Juste eux. Avalon et Oisín.
Elle s’assoit finalement, lutte pour ne pas fermer les yeux lorsqu’elle sent la main d’Oisín s’approcher de la sienne, le cœur rendu douloureux par tout ce que le bref contact rappelle. Et elle n’a pas le temps de saisir, de réfléchir, qu’elle retourne sa main, laisse ses doigts répondre à la caresse furtive. Et si certains d’entre eux cherchent à accrocher le poignet qui est tendu, ce n’est qu’une maladresse. Elle voudrait que ça ne s’arrête pas. Imperceptiblement, elle opine du chef, reconnaissante de la conviction qu’il place dans ses mots, une nouvelle fois. Elle ne doute pas, pas cette fois-ci. Se demande si ça pourrait être une promesse mais elle rejette l’idée, l’espoir. « Thanks. » Elle est reconnaissante, réellement, déjà soulagée de pouvoir compter sur sa présence pour lui insuffler du courage, de la force, comme il l’a déjà si souvent fait.
Son regard se baisse jusqu’aux doigts d’Oisín, rencontre l’alliance présente sur l’un d’entre eux, lui rappelle sa propre bague de fiançailles qu’elle a laissé sur la table de nuit et elle repose sa main sur ses cuisses. « You seem to be doing okay here, except for the awful food, of course. » Elle craque un sourire, pour changer de sujet, pour ne pas se laisser impressionner par la présence de l’alliance, des fantômes des conjoints qui flottent pourtant autour d’eux, le dos allant rejoindre le dossier du fauteuil, prétendre à une aisance qu’elle ne ressent pourtant pas encore complètement. De nouveau, ses yeux verts se perdent dans l’étude du visage de l’homme. Ils l’ont soigné mais elle peut encore revoir les traits de celui qu’elle a tiré de sa cellule sans grand effort. « I wasn’t sure I could save you in time. » L’aveu balancé sans préavis, la surprenant et si elle a les yeux qui s’écarquille légèrement, un peu de rose qui lui monte aux joues, elle ne détourne pas le regard, ne cherche pas à tourner la tête ou à prétendre. L’emploi du je et pas du nous pour montrer son implication personnel, sa quête personnelle – elle serait venue même si elle avait dû s’y rendre seule.
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Oisín O'Sullivan
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Oisín O'Sullivan

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MessageSujet: Re: (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín   (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín EmptyMer 27 Mai - 22:22


our love is six feet under
Och, don’t talk to me about it ! The food was even more awful there !1
A quel moment s’est-il dit que c’était le bon moment pour balancer un nouveau trait d’humour ? Dédramatiser, toujours dédramatiser. Certes, ça avait été une épreuve. Ça l’est toujours, d’ailleurs, alors qu’il doit se débattre avec des cauchemars tous les plus réalistes les uns que les autres, une sensation récurrente de ne pas être entièrement dans le réel, et, comme il le découvrira bientôt, des réflexes souvent malvenus ou des douleurs tirées du traumatisme.
On pourrait penser que cette façon de plaisanter sur un sujet aussi grave est une sorte de fuite en avant et de refus de la difficulté traversée. Il n’en est rien : c’est plutôt ici sa manière à lui de faire comprendre qu’il va bien, d’être reconnaissant même.
D’engager la jeune femme à ne pas rester sur ce qui la tourmente, aussi.
Peut-être pressent-il qu’il ne fait pas le meilleur choix en jouant cette carte face à l’aveu. Une confession qui n’est pas innocente, et dont il saisit parfaitement les implications.
Les mots ont un sens, et leur emploi ne lui échappe pas.
Il retrouve alors son sérieux, et abandonne sa quête de ce sourire qui le fait fondre. Ce n’est pas le moment, semble-t-il.
You weren’t sure, and yet ye did.2 Il appuie sur l’utilisation du pluriel, sans que l’on sache si c’est pour la rappeler subtilement à l’ordre, ou pour lui faire savoir qu’il a bien relevé l’écart. Sans doute un peu des deux mais compte-tenu du geste tendre qu’il vient d’avoir à son égard, on peut penser que la balance penche d’un côté plus que de l’autre.
Un frémissement de ses lèvres trahit son envie de dire une nouvelle bêtise, et la narratrice parierait que cette plaisanterie porterait encore sur la qualité de la nourriture qu’il ingère ici – condamné à mal manger, le pauvre homme – mais il s’abstient. Sa main serre une nouvelle fois celle qu’il retient alors que son visage se fait plus grave.
I am truly greatful for what ye did. Yet...” Il se passe la langue sur les lèvres, pèse ses mots. Il ne voudrait pas que ce qu’il a à dire soit mal interprété. “... A lot could’ve happened back there.” Non, ce n’est pas ça. Ça ne traduit pas correctement sa pensée. “A lot could’ve happened to you.3
Pas de pluriel cette fois. Ni de regard pénétrant. Oisín regarde le vide face à lui, envisage une seconde que les choses aient mal tournées. Et ça lui est parfaitement insupportable.
Il ne formule pas sa pensée jusqu’au bout. Il voudrait rajouter quelque chose, mais les mots se bousculent contre ses lèvres. Il sait franchir une limite en lui tenant ainsi la main, en lui montrant sa sollicitude. Cette limite qui avait pourtant volé en éclats quelques semaines plus tôt.
Il n’est pas certain d’être encore prêt à formuler certaines choses à voix haute de façon parfaitement intelligible.
Ne serait-ce que par respect pour Faith.
Car si elle s’est absentée de ses pensées, éclipsée un instant par la présence autrement plus lumineuse de la jeune femme, elle est revenue très vite au moment où ses yeux, suivant le mouvement d’autres, se sont posés sur son alliance.
Deonaigh go mbeidh siad seo a chaithfidh iad dílis dá chéile i gcónaí.
Et puis, il n’oublie pas non plus qu’il n’est pas le seul à ne pas être tout à fait libre.
Avalon, a rúnsearc...” Un souffle à peine. Comme s’il ne parvenait pas – pas encore – à formuler ces mots de façon claire. “What if I had been dead, like everyone thought I was ? What would’ve happened to you ?4
Insupportable.
I don’t know why you thought I was alive, and I am not sure I want to. Although that will probably be asked in Court Martial,” digresse-t-il. “I just can’t stand the idea of you endangering yourself for me.5
Il serre à nouveau la main dans la sienne, alors que ses yeux ont fini par la trouver.
I am not worth it.6
La vie d’un colonel en fin de carrière, d’un homme qui a par ailleurs bien vécu ne fait à ses yeux pas le poids face aux jeunes années d’une femme qui a toute la vie devant elle.
Et puis...
Il n’aurait pas supporté de survivre si pour cela elle avait dû y laisser sa vie.
_____________________
1Och, m’en parlez pas ! La nourriture était encore pire là bas !
2Vous n’étiez pas sûre, et pourtant vous l’avez fait. (ye en anglais irlandais est une façon de marquer le pluriel, là où you reste une forme singulier)
3Je suis vraiment reconnaissant pour ce que vous avez fait. Cela dit... Beaucoup de choses auraient pu arriver là bas. Beaucoup de choses auraient pu vous arriver.
4Et si j’avais été mort, comme tous le pensaient ? Que vous serait-il arrivé ?
5Je ne sais pas pourquoi vous pensiez que j’étais en vie, et je ne suis pas sûr de vouloir le savoir. Bien que cela vous sera sans doute demandé en Cour Martiale. Je ne supporte simplement pas l’idée de vous voir vous mettre en danger pour moi.
6Je n’en vaux pas la peine.
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MessageSujet: Re: (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín   (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín EmptyMar 2 Juin - 22:33

@oisín o'sullivan

Les épaules se redressent, non pas dans une attitude toute militaire ou dictée par la hiérarchie, cette fois, mais davantage pour se donner contenance. Elle note les subtilités du langage qui la font lever un regard hésitant vers lui, sur son visage, comme à la recherche d’un indice sur quelque chose – elle ne sait pas exactement ce qu’elle cherche, Avalon. Sans doute la preuve de quelque chose qu’elle n’est pas certaine de voir exister, peu importe la relation qu’ils adoptent en cet instant. Elle ne décèle rien sur la surface, ne cherche pas à creuser plus profondément de peur d’être blessée – ou d’y voir une promesse qu’elle a conscience qu’ils ne peuvent tenir tous deux. Alors elle baisse les yeux sur leurs mains jointes, consciente qu’elle devrait retirer la sienne mais elle n’y parvient pas et il reprend, la pression autour de ses doigts un peu plus forte. Elle inspire, appréhende ce qui pourrait suivre, s’entête à garder le regard bas parce qu’elle ne voudrait pas lire de la déception dans ses yeux clairs, un reproche comme celui qu’il semble hésiter à formuler. She knows. And she knew. L’idée qu’elle aurait pu causer plus de dégâts que de bien en risquant ainsi la vie de leurs équipiers l’a traversée – mais jamais d’inquiétude sur sa propre santé. Parce que ça n’avait pas d’importance, pas plus que ça n’en a à ses yeux maintenant. Les paupières se ferment pendant une seconde, le temps qu’elle ravale la boule qui monte dans sa gorge, qu’elle se concentre sur le contact instauré et qui n’est rendu possible que grâce aux risques qu’elle a pris. Parce qu’elle pensait à lui.
Because she couldn’t lose him.
Ses yeux se réouvrent sur l’alliance qu’il garde toujours à son doigt, le rappel douloureux d’autres obligations et elle s’oblige à relever le regard vers lui. Le prénom prononcé d’une voix basse, le cœur déchiré par tout ce qui semble flotter et qui ne peut être dit. Elle veut répondre mais il ne lui en laisse pas le temps – alors elle le laisse parler. L’envie de balayer l’inquiétude d’un geste de la main, d’une parole un peu sèche, d’une voix un peu trop forte peut-être pressante contre ses lèvres mais elle se force au silence, se tait par respect à ce qu’il semble essayer de dire. Elle voudrait lui rappeler qu’il était en danger, qu’il était dans le besoin et qu’il aurait probablement fait la même chose si les rôles avaient été inversés – qu’il l’aurait sans doute fait pour chacun des membres de l’équipe, à vrai dire.
Les regards s’accrochent finalement et, alors qu’elle sent un peu de sa conviction s’effriter, il a les mots de trop, les mots qui portent le coup final et qui la font serrer la mâchoire, retrouver son regard dur. « You’re wrong. » Elle n’a aucune hésitation, le ton un peu trop mordant ou la conviction un peu vive peut-être. « How, how can you say that? Of course you’re worth it. » La voix qui s’éteint, qui n’ose pas souffler les deux mots qui peuvent pourtant être entendus. To me. « You’re one of the best officer I’ve ever worked with, you value all of the men and women under your command, your knowledge about the military and your tactics are priceless for this country. » C’est à son tour de serrer sa main, légèrement penchée comme pour appuyer ses mots, le regard qui ne flanche pas. Les débuts difficiles oubliés depuis longtemps parce qu’elle a compris il y a des années qu’il se fichait que ce soit une femme – contrairement à d’autres supérieurs qu’elle a pu avoir durant ses deux premières années à l’armée. Parce qu’il n’a jamais pensé qu’elle pouvait être plus fragile qu’un autre de ses hommes, parce qu’il leur a appris, à chacun, à réfléchir au-delà des ordres parfois.
Parce qu’il est droit et juste.
Parce qu’elle ne l’aurait pas aimé si ça n’avait pas été le cas.
« I wasn’t thinking about me. I didn’t matter. I couldn’t risk you being alive and held captive for months because they wouldn’t do anything. I couldn’t let you there if there were the slightest chance that you were still alive. » Ou peut-être que sa motivation avait été plus égoïste que la peur de le voir souffrir durant des mois à cause du protocole. Peut-être qu’elle n’avait été motivée que par ses sentiments, par ses tripes qui la tenaient éveillée toutes les nuits, qui l’empêchaient de penser à autre chose qu’à lui, à sa prison, aux sévices dont il pouvait être victime. « I had no idea if you were alive but I needed to make sure that if you were, you knew we’d come for you. That we’d bring you home. » Les lèvres pincées pour ne pas laisser échapper l’aveu suivant, pour ne pas remplacer le pluriel encore une fois. Elle ne serait devenue folle à rester dans l’inconnu, l’incertitude. Et s’il avait été mort, alors y rester en pleine mission n’aurait pas été plus terrible à ses yeux – au moins elle aurait su.
La détermination s’évapore un court instant, les épaules plus basses. Elle a encore le regard sévère mais les yeux sont devenus humides des larmes qu’elle a refusé de verser durant ces longs mois, qu’elle n’a pas pu verser ensuite parce que personne n’aurait compris. Les yeux qui descendent sur son visage une brève seconde avant qu’elle ne s’oblige à les relever.
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MessageSujet: Re: (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín   (fb, march 2020) our love is six feet under / oisín EmptyLun 8 Juin - 22:16


our love is six feet under
En aurait-il fait autant ?
Oui.
En aurait-il fait autant pour chacun des membres de son unité ?
Sans doute. Il l’a prouvé par le passé. Mais y serait-il allé sans le moindre indice, sans la moindre preuve que ses hommes soient encore vivants ?
Peut-être pas. Mais pour elle...
Elle n’aurait dû être qu’un soldat parmi d’autres. Pourtant, il sait pertinemment qu’il aurait eu la même difficulté à l’abandonner derrière lui. Et pas pour les bonnes raisons.
Et ça le ronge.
Il entend l’écho des arguments qu’il aurait pu avancer si les rôles avaient été inversés. La force de l’expérience lui aurait fait choisir un vocabulaire différent, une rhétorique peut-être plus appliquée pour mieux servir ses arguments, mais le fond aurait sans doute été le même.
Cette fois, il n’a pas de mauvaise plaisanterie à opposer à la jeune femme. Juste le soupir de celui qui rend les armes, incapable de tenir une conversation éprouvante bien longtemps dans son état. Sans lâcher la main de sa rúnsearc, il ferme les yeux et se laisse aller un peu plus contre les coussins qui le maintiennent. Il perd ainsi cette posture droite qu’il s’est efforcé de maintenir jusque là, adoptant une attitude plus détendue, plus naturelle...
Plus fatiguée, aussi.
Home...1 souffle-t-il, les yeux clos. C’est qu’il n’a pas le sentiment d’être rentré à la maison, et cela n’a rien à voir avec le fait qu’il soit enfermé dans un milieu parfaitement aseptisé depuis des semaines. Il a conscience d’avoir laissé une partie de lui là-bas. Quelque part dans un coin de la cellule crasseuse, ou bien peut-être est-ce dans la salle où on s’acharnait à l’interroger ?
Une partie de son coeur n’a jamais quitté l’Irlande.
Et une partie de son esprit est resté en Syrie.
L’âme et le corps meurtri, il a bien du mal à se réadapter à cette vie qu’il aurait dû embrasser avec joie.
Home, hein.
Mais a-t-il encore un chez lui, quelque part ? A-t-on encore sa place parmi les siens quand ces derniers ont commencé leur deuil ? Il voit bien le malaise de Faith, les regards de Saoirse, ou l’attitude de Patrick, qui a laissé l’adolescent derrière lui pour devenir l’homme de la maison.
Où est sa place, désormais ?
C’était comme si la cassure qu’il ressentait jusqu’ici était devenue une abysse béante. Et le vide auquel il fait face le terrifie. Là où l’inconnu l’aurait fait frissonner d’excitation vingt ans plus tôt, il n’a aujourd’hui plus le goût de cette insouciante ignorance.
Il ne sait que trop les obstacles que cela occasionne.
Il lui faut quelques secondes pour rouvrir les yeux, détaillant impudiquement le visage de la jeune femme. Il relève les yeux humides mais ne dit rien.
Et si home n’était plus là où ça avait pu être ?
Et si son futur, son bonheur peut-être, se trouvait ailleurs ?
I am not home yet,”2 finit-il par trancher. Avalon comprendra-t-elle où il veut en venir ? Entendra-t-elle les multiples significations qu’il peut mettre dans ses mots ? Elle a la finesse nécessaire pour cela, mais il ignore si elle a toutes les clefs pour en décoder le sens.
Et c’est douloureusement qu’il se dit que, quelques années auparavant encore, Faith aurait saisi toute la subtilité du message. Qu’aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et qu’il cherche cette complicité ailleurs.
Lâchement.
Il a toutefois encore trop de réserves pour demander ouvertement l’aide de la jeune femme dans son entreprise. Par fierté, bien sûr – ou machisme latent, vous dira la narratrice – mais également par respect pour sa femme, et par pudeur.
On ne demande pas à n’importe qui de l’aide pour reprendre pied et pour se sentir à sa place. Ce qu’Avalon éveille en lui est une chose, mais il n’est pas encore prêt à accepter cela pleinement au point de pouvoir s’appuyer sur elle.
Là où il n’aurait aucun problème dans la situation inverse.
Insérez ici désespoir de la narratrice face au sexisme de son personnage.
I am nothing but a man, a rúnsearc,” rappelle-t-il alors, décidant finalement de prendre le problème par un autre bout. “No rank, no distinction, no accomplishments... No attachment can change that.3
Qui a dit que les militaires étaient des idiots ? Voyez comme, en une phrase, il rappelle les arguments de la jeune femme, comme en un mot noyé dans tout cela il fait comprendre qu’il a parfaitement saisi le fond du problème.
I can’t stand the idea of you forgetting about yourself for me.” Tiens, il semblerait qu’il abandonne les faux semblants, l’espace d’une seconde. Il faut dire, si l’on en croit ses mâchoires qui se serrent alors qu’il formule l’idée, cela lui est réellement intenable. “A life is a life. None is worth more than another one.4
Il secoue la tête. Il sent bien qu’il n’arrive pas à expliquer clairement ce qu’il ressent.
Qu’il ne parvient pas à lui dire qu’il n’aurait pas supporté de la voir mourir pour que lui vive.
I guess what I’m trying to say is that... You matter.” Elle, et tous les autres. Mais elle, surtout. “Not because of your rank, not because of what you did, just because... Because you are who you are.5
Bien.
C’est encore moins clair.
I amn’t making any sense, now am I ?6 grogne-t-il finalement en secouant la tête.
_____________________
1A la maison...
2Je ne suis toujours pas à la maison.
3Je ne suis rien de plus qu’un homme, a rúnsearc. Aucun grade, aucune distinction, aucun accomplissement... Aucun attachement n’y changera rien.
4Je ne supporte pas que tu puisses t’oublier pour moi. Une vie est une vie. Aucune n’a plus de valeur qu’une autre.
5Ce que j’essaie de dire c’est que... Tu comptes. Pas à cause de ton grade, ni de ce que tu as fait, juste parce que... Parce que tu es qui tu es.
6Ce que je dis n’a aucun sens, n’est-ce pas ? (amn’t = contraction de am not, typique de l’anglais irlandais/écossais)

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