no sense of direction (holden & elliot)

Une invitation à une conférence pour présenter le métier. Présentation étalée dans la durée, plusieurs heures sur le statut d’ambulancier, la nécessité d’avoir fait médecine, l’intensité, les différences avec le travail en hôpital. Une foule de questions, intéressées ou non. L’amphithéâtre finalement vidé, l’invité resté en arrière le temps de tout ranger, une sortie dans le couloir et… La sortie est de quel côté, déjà ?

@elliot dwight

Il n’a pas mis les pieds dans ces lieux depuis une éternité – depuis avant la naissance de Charlie, qu’il réalise en survolant l’assemblée devant lui. Ses cours de sociologie et psychologie sont loin, à présent, dans un passé qui lui semble provenir d’une vie antérieure tellement ça paraît vieux et Fitz, il se passe une main sur la nuque. Il a fait un effort vestimentaire, pour l’occasion, parce que c’est pas tous les jours que le Cap de la caserne lui demande d’aller présenter le métier à l’université, d’éclairer les étudiants de médecine sur les branches qu’ils peuvent rejoindre, mais la tenue ne l’aide pas à se sentir plus à l’aise. Pas devant autant d’yeux rivés sur lui ou sur leurs notes – pas quand les questions s’enchaînent, certaines clairement intéressantes, d’autres plus provocatrices et Fitz, il doit parfois retenir un sourire pour ne pas entrer dans leur jeu. Il a l’impression d’avoir noté un ou deux visages intéressés mais il n’a jamais été très bon juge pour ce genre de choses, préfère donc ne pas s’avancer. Deux heures de conférence écoulées, les rangs de l’amphithéâtre ne tardent pas à se vider et l’ambulancier en est soulagé. Il préfère l’adrénaline des combats ou la course contre la montre pour sauver un patient plutôt que la nervosité d’avoir à s’exprimer devant un tel public (il se souvient encore de son attitude quand il était étudiant, malgré les années passées entre temps) ; il la gère bien mieux que ses mains moites et les regards qui le suivent quand il piétine sur l’estrade. Content, donc, que le cauchemar soit terminé sans accroche, et il plie bagage lentement, persuadé qu’un membre du corps enseignant reviendra le récupérer à la sortie de la salle pour l’accompagner jusque dans le campus. Mais le sac est prêt et il n’y a personne et Fitz, il se mord l’intérieur de la joue au constat, sans savoir s’il doit attendre ou essayer de s’y retrouver seul. Il opte pour la seconde option, essaie de se persuader que s’il arrive à se localiser sans problème dans les rues de Chicago, il doit forcément pouvoir retrouver son chemin dans quatre couloirs d’une université mais il tourne à un premier couloir, puis à un second, et tous les amphi se ressemblent, et les élèves aussi (tous le même profil, ou presque, dans ce bâtiment réservé à la médecine) et il doit finalement reconnaître qu’il n’a aucune idée de quelle direction prendre. Il se frotte la nuque, épuisé mais conscient qu’il ne peut pas traîner car il doit encore récupérer Charlie pour le week-end, alors il tourne sur lui-même, repère finalement un jeune homme un peu éloigné et il se rapproche lentement. « Hey, hm… Est-ce que à tout hasard tu saurais comment je peux sortir de ce bâtiment ? » Il prend un air penaud, Fitz, parce qu’il se sent idiot de pas être foutu de s’y retrouver dans quatre foutus couloirs (n’a même pas été en mesure de trouver le moindre escalier pour le faire retrouver le rez-de-chaussée, en réalité et putain, il lui semblait pas que la fac de Chicago était Poudlard, à son époque).